Introduction du dossier :
500 ha de maïs OGM en 2005, 5 000 en 2006, 22 000 en 2007… Dans le secret et l'opacité, contre la volonté de l'immense majorité des citoyens et en l'absence
de loi, les promoteurs des OGM tentent aujourd'hui de mettre le pays devant le fait accompli de la pollution génétique.
Durant l'été 2007, Greenpeace a recueilli de nombreux témoignages sur les conséquences de ces cultures dans les campagnes françaises… Contamination de ruches, menaces sur les cultures biologiques, les AOC (Appellation d'Origine Contrôlée) et sur l'ensemble
des filières non OGM… Partout, les conflits se multiplient entre ceux qui tentent à leurs frais de préserver une agriculture « naturelle » et les tenants du productivisme transgénique, qui n'ont cure des conséquences de cette technologie sur leurs voisins. De son côté, l'Etat, en refusant un moratoire, souffle sur les braises et fait le jeu du lobby pro-OGM.
Tous les témoignages le prouvent : la contamination par les organismes génétiquement modifiés peut se produire à tous les stades de la production : semences, floraison, récolte, transport… L'étanchéité des filières est impossible. Les cas de contaminations par les OGM, et les conséquences économiques qui en découlent, se sont multipliés, alors que ces cultures représentent moins d'1% des cultures de maïs.
Ainsi, laisser se développer les OGM, c'est condamner l'ensemble des filières non OGM. A partir d'un certain niveau de contamination, le retour en arrière sera extrêmement difficile... En Espagne, en Amérique du Nord ou en Argentine, pays qui cultivent à grande échelle des OGM, il devient impossible de cultiver sans.
Depuis 1996, Greenpeace mène une campagne internationale contre la dissémination des OGM. Nous avons jusqu'alors réussi à contenir leur expansion en Europe. Les opinions publiques leur sont très majoritairement opposées. Lassée d'attendre un hypothétique retournement de l'opinion, l'industrie des biotechnologies a donc décidé d'imposer ces OGM dans le secret. Leur volonté de domination du marché passe avant tout.
Aujourd'hui, le droit à produire et consommer sans OGM implique tout simplement l'interdiction des cultures d'OGM en plein champ. Si le statu quo perdure, c'est le choix du sans OGM, c'est-à-dire le choix des consommateurs et celui d'une immense majorité de la filière agro-alimentaire française qui sera irrémédiablement remis en cause. C'est précisément pourquoi nous demandons au gouvernement d'instaurer immédiatement un moratoire sur toutes les cultures d'OGM en plein champ et de préparer une loi qui garantisse à tous la liberté et le choix de produire et consommer sans OGM.