Jeudi 24 mars 2011 à 23:59

Avec les cantonales et plus particulièrement avec la débâcle des partis de droite, au profit du FN (Front National), on assiste à un chaos organisationnel. L'UMP, premier parti de France, peine à donner des consignes claires à ses militants quant à l'orientation de leur vote lors de ce second tour des cantonales. Quand Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé (secrétaire général de l'UMP) se prononce pour un "il ne faut pas voter FN, mais à gauche c'est pas la solution non plus ...", on a de l'autre côté un François Fillon qui appelle à voter "contre le FN".

Pour certains, les deux positions se rejoignent : il ne faut pas voter FN. Oui mais pas que... Pour N. Sarkozy et JF. Copé, il s'agit de rester dans un flou artistique et de ne surtout pas inciter ses militants à se tourner vers le Parti Socialiste. Ca peut se comprendre... A un an des élections présidentielles, plus le PS va remporter de suffrages et plus il sera en position de force pour aborder 2012. Et plus il s'en vantera.
Et est-ce qu'une ascension du FN est-elle moins risqué ? Car le pendant de cette histoire c'est que plus le pourcentage du PS sera bas et plus celui du FN sera haut. Il est déjà à des sommets terrifiants, à combien le FN s'arrêtera-t-il à l'issu du vote de ce week-end ? L'avenir nous le dira. Cependant, à l'issu du scrutin, il y a de grandes chances qu'on voit ressortir les deux grands vainqueurs de cette élection cantonale : le PS remportant une grande majorité des cantonales et le FN accédant à plus de postes qu'avant et avec un pourcentage en net augmentation. Et qu'est-ce que ça laisse présager pour 2012 ?
On peut, sans trop hésiter, se prononcer pour un PS au second tour des présidentielles. Effectivement l'élection de 2012 se présente très bien pour eux : une popularité à la hausse (surtout dû à l'extrême impopularité de Nicolas Sarkozy), des sondages qui vont dans ce sens (les plaçant souvent à la première place du second tour) et, encore une fois, une position de force issue des élections cantonales. Toutefois, il ne faut pas sous-estimer leur talent pour tout faire foirer, notamment à cause de leurs querelles internes.
Non, le plus intéressant viendra assurément de la bataille pour la deuxième place du second tour : UMP ou FN ? L'UMP est en grande perte de vitesse à cause de l'ami Sarkozy. Les résultats de sa politique (ou de sa non politique, au choix) se ressent nettement dans cette élection cantonale. Quant au FN, Marine Lepen se fait un plaisir de redorer son blason par trop écorcher par son cher père. Lepen fille a entamé ce qu'on appelle la dédiabolisation du FN et s'en sort visiblement très bien. D'autant plus que la politique de Nicolas Sarkozy empiétant sur les plates-bandes de l'extrême droite, on a de plus en plus tendance à banaliser des réflexions ou des politiques, vis-à-vis de thèmes aussi important que l'immigration et la laïcité, et qui étaient, hier, chasse gardée du FN et faisaient scandale.
Finalement, si on devait résumer la situation : Marine Lepen, partie du bas des escaliers, est en train de les monter les marches quatre à quatre pour essayer de dépasser l'UMP qui dégringole littéralement. Objectif : dépasser l'UMP et se retrouver au second tour des présidentielles. Le score de ce week-end nous montrera donc à quel niveau elle se trouve dans l'escalier et si elle déjà rejoint l'UMP. Voir si elle l'a dépassé. En tout cas, Marine Lepen est pour moi une candidate très plausible à un 21 avril à l'envers. C'est-à dire qu'à la prochaine élection présidentielle on risque bien d'avoir un PS contre FN au second tour.
Le fait, donc de ne pas faire de report de voix de l'UMP vers le PS, favorisant donc un peu le FN, peut avoir un effet pervers sur 2012. Il y a donc deux stratégies pour l'UMP. Sarkozy et Copé ont choisi celle qui me semble la plus honteuse, celle qui favorise un parti de haine, n'acceptant pas de prendre la responsabilité de leur années passées au pouvoir et leur défaite aux cantonales.

Avec ces deux loustics nous étions donc dans un flou artistique qui peut être le fruit d'une stratégie un peu tordue (mais ça on commence à en avoir l'habitude). François Fillon est tout de même plus catégorique. Quand il dit qu'il faut voter contre le FN, il dit une chose très importante que ne dit pas Sarkozy : c'est qu'il faut voter. Et qu'il faut voter contre le FN. Il ne reste donc guère d'autre choix que le PS. De plus en disant cela, Fillon ne s'enfonce pas dans ce que les médias appel la politique du ni-ni : ni à gauche, ni front national. Mais du coup, dans les gens allant voter, nageant en plein ni-ni, en plein flou, une partie d'entre eux voteront FN, faute d'avoir reçu de consignes claires.
Fillon se démarque donc de la politique de Sarkozy avec des consignes clairement contre le FN et appelle, sans le dire (faut pas déconner), à voter pour la gauche.

Derrière cet exemple, j'en viens à remarquer que depuis un certain temps, Nicolas Sarkozy accumule les boulettes et les sondages plus défavorables les uns que les autres. J'en viens à remarquer également que de plus en plus régulièrement François Fillon se démarque, prend ses distances, exprime ses inquiétudes vis-à-vis de la politique de Nicolas Sarkozy. Il est également probable que si on comparait un sondage de popularité de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, ce dernier en ressorte en tête. En même temps, c'est dur de faire moins que pas grand chose.
Du coup une interrogation me vint... Et si François Fillon préparait sa place de candidat pour 2012 ? Et si Nicolas Sarkozy ne se représentait pas en 2012 ? Ce serait un coup intéressant. Ca ferait revenir nombre des déçus de Nicolas Sarkozy. Bon, il faudrait que Fillon rame un peu peu pour expliquer pourquoi on ne l'a que si peu entendu exprimer son désaccord et pourquoi il n'a pas démissionné s'il désapprouvait. Mais une pirouette de politique et le tour est joué.
Par exemple quand il s'agissait de désigner un candidat UMP en 2007, on s'est longtemps demandé si Jacques Chirac allait se présenter une troisièmes fois. Il aurait dû, ça lui aurait évité les problèmes judiciaires. Et pourtant il ne l'a pas fait, laissant la place à Sarkozy. Et ben là ça pourrait être un peu la même histoire.

Enfin bref, pour moi, il y a une idée que l'UMP gagnerait à creuser pour garder un président de droite au pouvoir. Et je ne serai pas étonné de voir déboulé François Fillon sur le front de la campagne de 2012 et avoir l'officialisation de sa candidature peu après. Disons que la campagne pour les présidentielles va commencer après les cantonales, donc tablons sur cet été ou septembre au plus tard pour voir si mes prédictions étaient justes.

Et n'oubliez pas d'aller voter ce week-end !


Publié dans Politique

par Nicolas

Mardi 8 mars 2011 à 0:16

En ce moment on parle de quelque chose d'incroyable un peu partout... C'est de ce fameux sondage Harris qui donne Marine Lepen en tête à la sortie du premier tour des présidentielles de 2012. Alors, évidemment ça fait froid dans le dos. Evidemment on se rappelle de 2002, où Jospin, largement annoncé au second tour de la présidentielle, s'est fait chauffer la place par l'inénarrable Jean-Marie Lepen.
Sauf que là c'est bien pire. Les sondages ne se contentent pas seulement de dire "Oui, Mme Lepen sera au second tour", mais la donne déjà en tête devant tout le monde à la sortie du premier scrutin. C'est ce qu'on appelle un peu rapidement : "Un 21 avril à l'envers".

Il y a quelques semaines, un sondage du CSA tendait à faire penser que Nicolas Sarkozy était "le seul rempart à droite" contre le FN. Et là, cette fois il a complètement disparu, laissant la place à un PS / FN.

On peut donc légitimement se demander s'il y a bien une crédibilité à mettre dans tous ces sondages. A mon avis, pas le moindre. Et si vous voulez des raisons, il suffit de lire tous les articles parlant de ce sondage Harris. Jamais on aura vu un sondage si discrédité. Et le fait que ce soit parce qu'il fait la part belle à l'ennemi de la nation n'y est certainement pas pour rien. Le sondage CSA montrant le petit Sarkozy comme étant le grand Sauveur de la France, résistant parmi les résistants, face au grand méchant loup frontiste, n'a pas été si critiqué. Il est pourtant tout aussi peu fiable.

De toute cette histoire, il n'y a qu'une chose à tirer. Plus d'un an avant le premier tour des présidentielles, avant même que les candidats soient connus, on essaie de tirer les cartes d'une élection qui s'annonce passionnante tant elle a la capacité de réserver des surprises. Bonnes ou moins bonnes, c'est sûr. Alors pourquoi les médias s'amusent-ils à jouer les devins ? Eh bien parce que ça fait parler, ça fait jaser. Parce que le Front National n'a jamais eu autant la côte parmi la masse irréfléchie de nos chers semblables. Parce que, du coup, le FN devient un fond de commerce bien rentable, un sujet qui fait vendre. Que les médias aiment le sensationnel, quitte à raconter des conneries. Money is money...


 



Publié dans Politique

par Nicolas

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