Vous vous rappellez certainement de ce fameux jour, où un nommé Nicolas Sarkozy (connais pas et vous ?) avait, à l'occasion du salon de l'agriculture, invectivé un homme, lui disant de dégager s'il ne voulait pas lui serrer la main. Sans omettre d'ajouter "pov' con". Alors évidemment une caméra trainait par là et le muffle s'est retrouvé en moins de deux sur toutes les plateformes de partage de vidéo (dailymotion, youtube, wat,...). Bien fait !
Bon mais ça remonte à si loin que voilà le buzz est passé et que tout le monde a oublié ce faux pas présidentiel. Tout le monde ? Pas tant que ça, pas Hervé Eon, militant socialiste de son état.
Hervé Eon a effectivement participé à une manifestation, le 28 août et à oser - quel honte ! - brandir une pancarte sur laquelle il était marqué la célèbre réplique méga-fracassante du chef de l'Etat "Dégage pov' con". Ce trait d'humour noir esquissé par Hervé Eon ne fut pas du goût de tout le monde. Par exemple, des policiers passant par là se sont cru obligés de le coffrer. Alors Hervé Eon s'est retrouvé embarqué devant le tribunal correctionnel de Laval pour "offense au chef de l'Etat". Il devient dangereux de faire de l'humour.
Alors on peut facilement s'imaginer le désarroi du juge qui a du se charger de cette affaire. Ca n'a vraiment pas de sens de condamner un manifestant pour un message provocateur et connoté, sutout quand ce message est tiré de la bouche de l'appelant. Avec des petites fleurs, ce serait mieux passé M. le Président ? Surtout que ce dernier n'a jamais vu la pancarte puisque le blasphémateur a été repéré avant le passage de la voiture présidentielle.
Pour avoir offensé un chef d'Etat, Hervé Eon pouvait recevoir une amende allant jusqu'à 45 000 euros. Ceci dit la demande ne fut que de 1000€, ce qui n'est tout de même pas rien pour si peu vous en conviendrez. Non ? Ben en tout cas le juge en a convenu et à symboliquement, plus que pénalement, condamné Hervé Eon à une amende de 30€.
Mais Hervé Eon en militant teigneux qu'il est, a décidé de faire appel... Donc affaire à suivre mais qui à déjà le mérite de faire parler d'elle.
le-brouillon
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Vendredi 7 novembre 2008 à 13:28
Publié dans Politique
par Nicolas
Commentaires
Par le Samedi 8 novembre 2008 à 8:39
Bonne analyse Atom, comme chaque fois. Mais on veillera à pas "clichiser" les policiers. Ils sont pas tous fachos (mais paraît qu'il y en a un bon nombre quand mêm). Ceci dit comme j'évite soigneusement de les côtoyer je me rends pas bien compte ;)
Par le Mardi 25 novembre 2008 à 0:13
Cela faisait un moment que je n'étais pas passé dans le coin et j'avoue que je reste perplexe devant cet article...je n'avais pas connaissance de cette affaire mais j'ai du mal à blâmer monsieur le président ( ce n'est pas lui qui a porté plainte quand même dans l'histoire ?!), ni les policiers (ils me semblent qu'ils ont fait leur job en appréhendant un possible fauteur de troubles (bien que cette notion soit dans ce cas discutable mais face à la tranquilité des citoyens ne vaut-il pas mieux être trop prévenant que pas assez ? là aussi le débat est houleux donc passons)mais par contre concernant le ministère public je m'étonne qu'une affaire d'une banalité et d'une si petite importance ai fait l'objet d'un tel intérêt !!! il est vrai que la liberté d'expression s'arrête devant le respect d'autrui mais comment jauger le respect dans l'humour ?! et je dirais qu'ici réside toute la difficulté !!!
J'aime toujours autant tes artciles il me donne réflexion à moi même ^^
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Et n'est ce pas ce même président caricaturé si souvent qui, pour défendre Charlie Hebdo dans son procès contre les Islamistes avait déclaré : "Mieux vaut un pays avec trop de caricatures que sans caricatures" ?
Remarque, il a tout aussi bien oublié cette fracassante déclaration puisqu'il a poursuivi en justice les créateurs et fournisseurs d'une poupée vaudou à son effigie (avec des phrases types inscrites dessus du genre de celle dont tu parles dans l'article) et plein d'aiguille pour piquer ces bouts de vie mémorables. Il existe encore une justice, Sarkozy s'est vu se faire envoyé chez les grecs par le tribunal sur le coup là.
Bon, revenons à nos moutons. Si ce sont vraiment des policiers qui ont coffré le militant, on peut pas leur en vouloir.
Il est bien connu que les policiers, à cause de leur cerveau de néandertalien, ne sont évidemment pas apte à apprécier l'humour autre que le comique de situation style vidéo-gag et les blagues racistes.